Quelle formation faut-il suivre pour devenir pilote de drone ?

La réglementation concernant la possibilité de piloter un aéronef non habité (la définition officielle du drone volant) a été établie très rapidement en 2012, face à l’arrivée de ces nouveaux engins. Elle était basée principalement sur les règles applicables à la fois à l’aéromodélisme et à la pratique de l’ULM. La donne change radicalement en 2018 avec une nouvelle batterie de mesures qu’il faut connaître afin de bien apprendre à utiliser son drone. Les catégories sont clarifiées, et cela se passe sous l’autorité conjointe de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) et du Ministère de la transition écologique et solidaire.

Nous allons passer en revue les différentes catégories de pilotes de drones civils. Rassurez-vous de suite, les exigences réglementaires en termes de formation avant votre premier décollage avec votre nouveau mini drone sont très réduites. Il n’est nul besoin de consulter le programme de formation de l’école de pilotage de drones la plus proche avant de pouvoir réaliser votre première prise de vue aérienne.

Quelle formation pour devenir pilote de drone ?

Pilote amateur ou bien pilote professionnel

La notion de pilote de drone rassemble en fait deux grandes catégories d’utilisation :

  • Le pur loisir, seul, en club ou en famille, se caractérise par l’absence de rentabilisation de son activité de pilotage. Même si des vidéos postées sur YouTube peuvent apporter une notoriété certaine à son auteur, elles ne sont aucunement rémunérées sauf éventuellement indirectement par de la publicité.
  • Toute rentabilisation de l’activité de télépilotage, et souvent de prise de vues aériennes, oblige à la fois à disposer d’un statut social adapté à l’émission de factures et d’une assurance Responsabilité Civile professionnelle. Le problème de la possibilité de facturer ses missions est souvent réglé en première intention par l’adhésion au statut micro-entrepreneur. Il est obligatoire de faire certifier sa capacité à piloter un drone, ne serait-ce que justement pour des raisons d’assurance. Il ne s’agit plus simplement de connaître la théorie, mais il faudra également prouver ses capacités en pratique.

Comment devenir pilote de loisir

L’initiation au pilotage peut se faire en toute autonomie quand on se borne à vouloir réaliser des vols pour son seul plaisir, et avec des drones ne dépassant pas les 800 grammes au total. Au-dessus de cette masse, la réglementation est différente. La réglementation en France va donc vous demander de justifier que vous avez bien pris connaissance de certains éléments de base.

Dans notre cadre des loisirs, la démarche est entièrement gratuite. C’est une bonne raison pour obtenir l’attestation de formation même pour piloter votre mini drone de moins de 800 grammes en extérieur. Même si vous considérez avoir les règles bien en tête, ce sera une révision judicieuse, et permettrait éventuellement de justifier votre bonne foi en cas d’accident.

Piloter un mini drone de moins de 800 grammes

La législation ne fixe aucune obligation de formation du télépilote pour un drone de moins de 800 grammes. Chacun peut donc librement utiliser la radiocommande ou le smartphone de contrôle d’un tel aéronef. L’opérateur est néanmoins censé ne pas ignorer la loi, dont il se doit de respecter les règles de base :

  • Ne jamais survoler de personnes.
  • Respecter la hauteur maximale de survol. La carte officielle géoportail est une bonne base, en plus des éventuelles restrictions locales.
  • Toujours avoir son drone en vue (avec ses lunettes, ou ses lentilles correctrices, le cas échéant). Cela interdit de fait le vol de nuit, ou par temps de brouillard.
  • Ne jamais survoler l’espace public en agglomération.
  • Ne jamais voler à proximité d’un aérodrome, votre drone pourrait malheureusement se retrouver être une gêne pour des aéronefs habités.
  • Le survol des sites sensibles tels une centrale nucléaire ou une installation industrielle est strictement interdit.
  • Avec ou sans prise de vues aériennes, on doit toujours respecter la vie privée et la tranquillité d’autrui.
  • Il est possible de diffuser ses prises de vues, mais seulement avec l’accord des personnes concernées, et sans aucune utilisation commerciale. Ce second point est strictement réservé à des pilotes professionnels de drones.

Passer aux drones plus lourds

À partir de 800 grammes, prendre le contrôle d’un drone oblige à un minimum de formation au pilotage à compter de l’été 2018. Cette formation drone peut s’effectuer en ligne ou via une application, elle est gratuite. Pour piloter un tel drone radiocommandé, il faut avoir 14 ans révolus.

Un petit nombre de modules principaux composent cette formation :

  • L’espace aérien et son utilisation.
  • La réglementation spécifique autour des drones.
  • Les dangers et risques.
  • Les aéronefs en général.
  • La météorologie.

La session est prévue pour une durée d’environ 30 minutes et validée par un questionnaire à choix multiples. La réussite à ce questionnaire, que l’on peut tenter autant de fois que l’on désire, permet d’obtenir l’attestation de formation théorique, valable 5 ans.

Des cas spécifiques sont prévus, ils concernent par exemple

  • Les professionnels, pour lesquels le certificat d’aptitude théorique sera une équivalence.
  • Les pilotes étrangers dans le cadre de compétitions.
  • Les vols d’initiation sur des terrains spécifiques et avec un encadrement adulte, dans un club d’aéromodélisme ou autre structure.

Devenez pilote de drone professionnel

Un cursus de base

À compter de mi 2018, tout candidat à une fonction de pilote professionnel de drone doit être titulaire d’un certificat théorique de télépilote. Cet examen se passe physiquement dans un centre spécialisé. Les modalités en sont décrites précisément sur le site du gouvernement. On peut le comparer à l’examen de la partie théorique du permis de conduire (des véhicules terrestres à moteur, notre cher papier rose).

Certaines exceptions existent concernant notamment les télépilotes professionnels déjà en activité ou l’ayant été. S’ils disposent soit d’une autorisation spécifique de télépilote soit d’une licence de pilote privé ou d’un brevet de pilote militaire, ils peuvent demander une attestation spécifique.

Des spécialisations suivant les domaines d’application

Beaucoup d’organismes de formation ne se limitent pas à vous proposer des stages en vue de l’obtention du brevet de drone professionnel pour un ensemble donné de scénarii de vol. Les applications des drones radiocommandés ne se limitent pas, loin de là, à la photographie aérienne, ni à filmer.

Avec un drone en France on voit l’explosion de l’utilisation professionnelle des aéronefs télépilotés dans beaucoup de domaines qui n’exigent pas l’emport d’une charge utile importante. On suivra avec bénéfice une formation complète, éventuellement sur son compte personnel de formation, pour la thermographie par exemple. La photographie aérienne peut être un complément utile avec une bonne formation en topographie. Les services de secours ont de plus en plus recours à un drone en tant qu’aide au sauveteur. Ultra léger, il peut être mis en œuvre dans certaines situations en remplacement d’un hélicoptère habité nécessitant un équipage complet. La thermographie est une technique à part entière, différente de la prise de vue habituelle, très utilisée dans le diagnostic thermique. Même la surveillance des lignes électriques et des pylônes de support a l’utilité de la vue aérienne.